Ce chauffeur est un con
Pour rejoindre le Sud du pays, on décline l’offre « luxe » de l’hôtel à 150 euros le transfert en voiture confortable pour une offre plus locale, à 80 euros le taxi privé, départ 08h00 de l’hôtel.
A peine échangé une molle poignée de main avec Souri le chauffeur taciturne, qu’il nous pousse à annuler une visite (des dolmens : ben quoi, Stonehenge en Urartu, cela aurait pu être sympa!) au prétexte, que je sens fallacieux, que cela n’est pas accessible en voiture. Autant dire que la première heure de route me voit afficher la tête des bons jours. A peine daignais-je prendre au passage une photo du Mont Ararat qui domine toute la plaine de l’Araxe que nous parcourons en voiture. C'est le site de l'Arche de Noé, le vrai!
Une sorte de saucisse beignet graisseuse offerte par Souri me force quand même à lui décrocher un merci et me laisse penser que nous allons nous apprivoiser. Mais sa conduite exagérément rapide (je sais de quoi je parle) sur des routes tapissées de nids de poule, la musique arménienne remontée chaque fois que je la baisse, et ses remarques sur le temps passé à la visite du superbe site de Noravank finissent de me convaincre que ce chauffeur est un con.
Il est là pour le chiffre, ce que l’on ne peut guère lui reprocher, mais s’il le faisait avec la manière, cela pourrait passer; là non. Ca se termine à l’entrée de la ville de Goris où il fait mine de nous déposer devant un autre taxi, « qui fait les trajets en ville ». Ma réponse a dû être suffisamment sèche, puisque trois minutes après, il nous lâche sans un mot devant l’hôtel, dont j’ai trouvé rapidement la localisation, heureusement relevée sur le Net avant le départ.