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23 mars 2012

De la poétique... yéménite

Le Yémen, contrairement aux apparences (c'est à dire tant l'image qu'il donne que celle que l'on perçoit), est une nation d'artistes et d'érudits : deux mâchoires qui se déboitent à ma droite, trois globes oculaires exorbités à ma gauche. Je poursuis tout de même. 

Outre qu'il est le seul pays à ce jour dans le monde arabe à avoir réussi (là, si je voulais rester honnête, je devrais utiliser un conditionnel) sa transition démocratique de façon quasi-pacifique, preuve s'il en est de sa maturité politique assimilée de la vieille et imparfaite démocratie athénienne, le Yémen est peuplé d'êtres gracieux et civilisés qui portent haut et fort les couleurs de la culture arabe.

A ses calligraphes réputés, pour le moins à l'intérieur du Yémen, il faut ajouter une foultitude de poètes élégants et créatifs qui ont, notamment en 2011, réinventé les canons classiques au son des canons des caciques (plutôt faible comme rime, mais toujours plus adaptée que thyroïdique ou thermodynamique).

Afin de convaincre les plus suspicieux d'entre vous, laissez-moi vous faire goûter le mystère d'une très courte poésie d'Abdel Salem al Kibsi, héraut de la maison de la poésie de Sanaa et néanmoins être délicieux.

(la traduction est personnelle et absolument pas garantie conforme à l'original)

Le dernier samouraï

Il faut, 
à la vie, à la mort,
pour que l'Homme abandonne autant
que le mugissement de l'océan,
que le fragile balafre la triste forêt.


Replacez cela dans le contexte révolutionnaire de 2011, lorsque les Yéménites, armés de leur grandeur d'âme et de leurs idéaux, sont montés à l'assaut de citadelles damnées.

Pour ceux qui souhaitent plus d'explications, je me propose de vous éclairer par une versification tout aussi personnelle et dont j'assume malheureusement toutes les caractéristiques, y compris acrostichique…

Le poète nous appelle, en impériosité
A féconder le monde de notre humanité.
Ni barbarie, ni haine ne devront résister
A l'assaut de l'Humain ainsi disséminé.
Par-delà l'existence, il nous faudra laisser
Un sens d'humanité aux âmes entâchées.
Rengorgez-vous humains, votre essence est sacrée,
Ne laissez donc pousser cette obscure forêt!
A vaincre le damné, on atteint les sommets...


Je vous embrasse bien fort, pauvres hères privés quotidiennement de la grande culture yéménite,

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