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Outremonde
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12 août 2015

Erevan, demi-capitale

 

 

Pour qui a fréquenté les grandes villes de ce monde, Erevan offre un visage presque provincial, avec son centre ville à parcourir à pied, ses monuments dont on fait le tour en deux journées et ses deux places principales, dans lesquelles se concentrent l’essentiel des passants de la ville, par ailleurs presque vide.

 Sous-terrain commercial moderne...

 

On a du mal à la qualifier. On pourrait la dire charmante, pour ses espaces ouverts, ses rues piétonnes et une atmosphère d’été qui se prête à la déambulation. Quelques églises et une seule mosquée laissent croire un moment le visiteur qu'il a trouvé une belle ville.

Katoghike

 

Blue mosque

 

Cela serait sans compter sur les marques de l’héritage soviétique, reconnaissables dans l’architecture de l’opéra ou du musée d’histoire, dans le tracé des axes rectilignes qui percent la ville de part en part pour offrir au spectateur perspective inatteignable sur l’une des colossales statues qui trônent sur les places.

 

Elégance

 

On pourrait la dire pratique, vue la faiblesse du trafic en été et l’abondance de taxis. Cela serait omettre les 40°C quotidiens qui hachent la volonté du passant, et font se concentrer les habitants sur les fontaines publiques gracieusement disposées.

 

On pourrait la dire moderne, avec sa ligne de métro et ses boutiques standardisées aux normes des belles avenues occidentales. Il faudrait oublier les passages commerciaux souterrains hors d’usage, l’absence quasi-totale de signalisation et la roublardise encore bien présente des chauffeurs de taxi qui oublient de mettre le compteur. La présence par ailleurs d'un véhicule hybride décridibilise défintivement à nos yeux la dimension automobile dans la ville.

 Le carossian

Elle est surtout amputée de la moitié de son pouvoir, la diaspora arménienne dans le monde (5 millions environ) dépassant largement la population présente dans le pays (3 millions). Erevan ne dirige donc qu’une minorité des Arméniens et cela se sent, surtout financièrement. Alors la capitale provinciale cherche à se rattraper : elle est devenue le centre mondial de la souffrance génocidaire et cela se voit.

Le mémorial qui ne date que de 1967 trône sur une colline qui domine le centre, mais reste dominé par le lointain et maintenant turc mont Ararat. Avec cette conscience génocidaire, ce sommet est pourtant toujours considéré comme l’identité même de l’Arménie. Deux drames constitutifs d’une identité dure. Dure comme les blocs de pierre noire qui forment les murs des grands bâtiments de la ville. Seules les habitations populaires des trois dernières décennies ont cédé au béton, ce que les architectes passés avaient gardé mineral.

 Le Mausolée et la flèche de l'Arménie

Ecrasée par un soleil de plomb, accrochée par lambeaux sur des collines pelées, Erevan s’agite tout doucement, sans doute pour évacuer la tristesse que son peuple a accumulée en trente siècles d’existence. Heureusement que certaines sont capables, même dans les églises de remettre une touche de couleur, sur une tenue légère...

 

Les cagoles vont à confesse

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