Vers l'Orient
La grisaille parisienne nous chasse vers des atmosphères plus lumineuses, vers cet Orient complexe, dans lequel il est pourtant facile d’entrer. Demain nous avalerons nos premiers kilomètres d’asphalte européano-normé, début d’une traversée routière qui doit nous conduire à Istanbul. 4000 kilomètres en deux semaines, le schéma physique et temporel que nous avons tracé nous imposera un faux tempo, entre longs trajets montagneux et détentes côtières; nous allons cheminer vers l’Orient à un rythme syncopé.
C’est le dernier déplacement de notre cellule familiale sous sa forme actuelle, comme un condensé de nos années passées avant le grand éclatement : la France restera cependant le point milieu de notre nouvelle géographie familiale, entre Istanbul et Toronto.
L’idée de ce road trip, c’est celle de la transition. Chaque kilomètre parcouru sera un petit pas entre nos vies passées et à venir. Chaque col franchi signera l’apparition de nouveaux horizons et la disparition d’un monde ancien. Les pays traversés seront autant de bacs, empruntés pour franchir toutes les rivières qui nous séparent des côtes orientales.
Le tout à travers une Europe méconnue de nous, voyageurs du lointain : il était temps de se réapproprier cet espace intermédiaire entre le pays de nos racines et le monde de nos ailes. C'est également un voyage dans le temps, dans les traces des vieilles expansions romaines ou à rebours des poussées ottomanes plus récentes, dans cette Europe centrale, terre des va-et-vient de l’Histoire.
Alors, en avant!
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