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27 juillet 2014

Bulgarie spirituelle

Sofia nous attendait. Nous y sommes arrivés une après-midi lourde de la fin du mois de juillet. Dans cette dernière plaine de la centre Europe que les brises maritimes n'atteignent jamais, l'air circule tout de même un peu en se faufilant dans les larges allées routières que le communisme a dessiné. Une façon de configurer l'espace comme une autre, sauf que dans ce cas-là, c'est le vide qui structure la ville...

Toute l'histoire récente de la Bulgarie semble osciller entre ce monde fictif que le communisme a mis en place et le virage capitaliste pris par le pays, qui se traduit maintenant par une demande d'accès à l'Europe, des Mac Do dans le centre ville de Sofia et une avenue principale piétonne, Vitosha Boulevard, où les bars et les restaurants se chevauchent sur un kilomètre, comme si leur amoncellement prouvait la bonne santé économique du pays.

Mais le charme opère dans ce monde entre deux réalités, habité par une multitude de passants qui déambulent, flânent, s'arrêtent boire un verre et repartent, souvent une bière à la main. Ils semblent sereins, débarassés de la hantise de perdre leur liberté, sans savoir pour autant trop qu'en faire. Ce n'est pas la Dolce vita, mais une certaine langueur caractérise tout de même l'atmosphère de Sofia. 

A. Nevski

Et puis il y a les parcs, les églises et encore les cathédrales.

La ville en est couverte, des plus abimées aux plus belles, comme Saint Alexander Nevski. Une façon de conjurer tout autant l'athéisme communiste que l'islam ottoman, ce dernier épisode ayant visiblement traumatisé les patriotes bulgares qui clament haut et fort leur chrétienté exemplaire.

 

Lire 6 lignes avant la finFafa flâne

Pour finir de tuer le temps bulgare, nous avons décidé (j'ai dû un peu insister quand même!) d'aller visiter le musée de l'art réaliste socialiste. 

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Admirablement implanté dans la banlieue sud de Sofia, au milieu de nulle part, surveillé de hauts par d'ignobles barres d'immeubles aux façades encore malades d'avoir été mal pensées, il se compose d'une exposition de peinture, d'un film de propagande (explication à Salomé de l'histoire hagiographique) et surtout d'un jardin de statues qui fait office de cimetières des idéologies perdues. Un régal.

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Et puis en quittant la ville, une pause miraculeuse. Sandrine avait repéré le monastère de Rila. Qu'elle soit bénie. La pluie s'abattait sur la voiture pour la première fois depuis le début du périple en France, les nuages sortaient des vallées comme des fumeroles que de discrets dragons auraient crachés pour nous perdre.

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Rien n'y fît. Nous sommes arrivés au monastère à la minute même où la lumière a chassé les nuages, juste à temps pour profiter au mieux d'un des plus beaux bâtiments religieux que nous avons eu la chance de voir. Entre brume et soleil, puis portés par les chants graves et merveilleusement chaleureux de jeunes popes orthodoxes qui animaient une messe au coeur de l'église de Rila, nous avons cessé de nous agiter, pour contempler.

 

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Le reste de la route n'en fût que plus facile et l'arrivée sur Thessalonique ce soir est venue conclure cette traversée de l'Europe centrale. C'en est fini de la culture de l'Est, bien attirante par certains côtés, mais pas tous. Vive la Méditerrannée! 

 

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